Kanaval 2008
Bonjour à tous !
Aujourd’hui, j’envoie un long message car je vais
parler du carnaval et de notre week-end à Jérémie.
Je remercie ceux qui auront l’envie, le temps et
la patience d’aller jusqu’au bout !
D’abord ça commence le samedi soir (26/01). Je vous montre les stands qui ont été érigés (à la dernière minute !) dans la rue principale (avenue Baranquilla) :
Vous voyez le stand tout vert ? C’était le stand
de Voilà (un des plus gros opérateurs de téléphonie mobile). Nous avons fini la
soirée du samedi sur ce stand à danser et boire (enfin flo se chargeait de
boire pour deux !) Ils envoyaient la musique à donf et faisaient danser
tous les gens dans la rue. L’ambiance était incroyable ! Tout le monde à
faire la fête ensemble, pas de division, pas d’inégalités, les problèmes sont
laissés de côté, et presque pas de bagarres ! Flo nous a déniché des
t-shirts (j’attendais carnaval avec impatience entre autres pour en avoir
un !!) Et regardez comme on était beaux le lendemain !:
Bon, je l’avoue, on a une petite mine. La nuit a été courte. Sur la photo, nous sommes sur le stand d’un resto qui s’appelle « Le buffet ». Nous y sommes montés gratos (normalement il faut payer) car la veille au soir nous y avons mangé avec Roosevelt (le chanteur) et Chesnel, son frère-manager, et la patronne et les serveuses se sont avérées être des fans !! Ah… Showbusiness quand tu nous tiens !!!
Je commence par les masques qui représentent des
choses de la vie quotidienne. On a les marchandes et les fruits…
…Les bokit (c’est comme ça qu’on appelle les seaux)
dont on se sert tout le temps pour l’eau ; les bouteilles de lait concentré,
de boissons énergétiques (bcp consommées ici)…
… Les papillons et les poissons :
D’autres animaux mais qu’on ne voit pas tous les
jours, ou qui n’existent pas comme le dragon :
On a eu aussi des masques comportant des messages. 1ère
photo : char de gauche = la liberté de la presse (journaliste est
plutôt considéré comme un métier dangereux ici… Ca me rappelle une fois en
cours avec mes 6ème où je leur faisais dire quel métier ils veulent
faire plus tard ; y en a un qui dit journaliste et là j’entends une autre
dire : « oh ! oh ! Tu veux mourir jeune ! »...) ;
char de droite= héros de l’indépendance. 2ème photo :
« peyizan yo se baz devlopman peyi a »= les paysans sont la base du
développement du pays. 3ème photo : ça se passe de
commentaire. 4ème photo : Edo Zenny est le maire, il se
fait sa p’tite pub, « Edo Zenny jiska la mò »= E.Z jusqu’à la
mort », « E.Z. se ou ki pi bon »= E.Z. c’est toi le meilleur , etc…
Un peu mégalomane sur les bords, surtout quand il roule dans son hummer jaune
avec écrit sur la plaque d’immatriculation « MAGISTRAT »…
Continuons :
Le bâtiment blanc et bleu, c’est le commissariat. Tous les commissariats sont de ces
couleurs.
Et maintenant les monstres !
Il y a aussi un groupe de jeunes qui se recouvrent
d’huile de moteur, je crois, ils ont des
chaînes et ils courent, s’approchent de toi pour t’effrayer. Ca doit être super
toxique, ils sont un peu fous de faire ça…
Et enfin, dernière étape (avant les gros chars, des gros camions débordant d'enceintes énormes envoyant de la musique à fond, on est partis avant...) : les rara, qui jouent de la
musique folklorique, toujours en marchant. On les appelle aussi bandes à pied.
On en a eu de toutes les couleurs !
Les gens les suivent, dansent, chantent et les rues
sont littéralement noires de monde. Je n’aurais pas voulu m’y aventurer à ce
moment là..
JÉRÉMIE
Une semaine après Carnaval, c’est encore
Carnaval ! À Port-au-Prince notamment puis dans les autres villes, ce qui
veut dire encore plein de jours de congé ! Le week-end plus la veille de
mardi gras, mardi gras et le lendemain. 5 jours dont nous avons profité pour
s’envoler à destination de Jérémie. Comme je l’avais fait pour le Cap, je vous
montre d’abord une carte d’Haïti pour que vous puissiez vous figurer le trajet.
Donc nous avons pris le bus pour aller de Jacmel à
Port-au-Prince. C’était très amusant car un groupe de protestants est monté
avec leur pasteur et n’a pas de cessé de chanter, ponctuant par ci par là les
paroles de « Alléluia » criés d’une voix rauque ou de « Se priye
n’ap priye ! » (= nous sommes en train de prier). L’autre partie du
bus se foutait de leur gueule et n’était pas très contente qu’ils prêchent dans
leurs oreilles ! Bref, je n’ai pas pu résister à l’envie de filmer dans le
but de vous faire voir à quoi peut ressembler le trajet jusqu’à PaP en transport en commun. La qualité de l’image
est mauvaise car j’ai compressé la vidéo pour pouvoir l’importer sur le blog
mais ça vous donnera une idée quand même.
dans_le_bus_
Le vendredi soir, c’était la fête de départ de
Valentine, notre coloc. Elle est repartie en Belgique, son travail ici étant
terminé. Ça fait bizarre qu’elle ne soit plus là mais bon c’est comme ça..
Comme il faut essayer de voir le positif dans chaque situation, je dirais que
maintenant nous avons une chambre de libre pour accueillir tous ceux d’entre
vous qui auraient envie de venir nous voir, et pour vous l’avoir dit, vous
savez que ça nous ferait super plaisir. Daisy, rendez-vous au printemps
peut-être ? C’est entré dans une oreille mais ce n’est pas ressorti par
l’autre ! Henri-Pierre, de retour du désert algérien mais peut-être déjà
prêt à repartir ? Bref, la porte est grande ouverte.
Je continue la petite histoire. Le samedi matin,
nous avons pris l’avion pour Jérémie. Les plus fidèles au blog se rappelleront
que j’y suis allé en août dernier pour la vente du CD de Roosevelt et pour ses
concerts. Mais occupée par le show business (!) je n’avais pas du tout eu
le temps de visiter.
Je commence par le tout début, l’aéroport !
Ensuite direction la chambre d’hôtel pour rattraper
le sommeil en retard après un réveil à 5h30 (les premiers vols sont tôt). Voici
d’ailleurs la belle vue de la chambre : un cimetière !
En même temps, ils sont beaux les cimetières ici,
vous ne trouvez pas ? De vraies petites maisons ! Les haïtiens sont
tellement à fond dans la religion que la mort est à prendre au sérieux. Vous
verriez les pompes funèbres ! Tu peux être dans un endroit pourri avec des
maisons toutes décrépies et tout d’un coup tu vois surgir une maison ultra
luxueuse : les pompes funèbres ! Comme pour les mariages, les gens y
sacrifient beaucoup d’argent.
Je m’égare. Après le dodo, un petit tour en ville.
Vous allez voir la place des trois Dumas (figurez-vous qu’Alexandre Dumas, je
parle bien de l’auteur des « Trois Mousquetaires » et du « Comte
de Monte-Cristo », est franco-haïtien. Dumas est le nom de jeune fille de
sa mère) ; la belle église Saint je sais plus quoi, qui borde la
place ; puis la ville :
En fin de journée, on a marché jusqu’à un ancien
fort, près du port. On a été l’attraction pour les enfants vivant dans ce coin.
Par rapport à là où on vit et là où travaille flo,
le département de la Grande-Anse est très boisé, ça nous a beaucoup
impressionné de voir tant de verdure.
Les jours suivants, on a surtout été à la plage
car il n’y a rien de spécial à faire et à voir en fait. C’est bien pour ça que
Jérémie est réputée pour ses belles plages ! Et effectivement y a de
quoi ! D’abord Anse d’azur (j’ai délibérément omis de photographier la
vieille dame venant jeter qqs bouteilles plastiques encombrantes à la mer et
sur la plage. Avant d’installer nos serviettes on a dû faire un petit brin de
ménage !...) :
Ensuite Anse du Clerc, plage de galets :
En arrivant sur place, on a vu qu’il y avait un
super hôtel au bord de l’eau. Si on avait su on y aurait passé une nuit. Il
faut dire que Jérémie est tellement difficilement accessible par la route que
le tourisme n’y est pas très développé alors qu’il y a un grand potentiel, et
donc c’est difficile de trouver des informations sur les trucs qui existent.
Enfin, voilà à quoi ressemble le Anse du Clerc Beach Hotel !
On est aussi allés voir quelques spots à la sortie
de la ville. Il y a « l’embouchure », plage de sable noir, scène de
la vie quotidienne : les gens viennent se laver et faire leur lessive:
Puis le pont, construit en 1950, et la vue du pont :
En parlant d’informations difficiles à trouver,
avant de partir j’ai imprimé un truc vite fait sur Jérémie, sur le site de
l’Alliance Française en plus, mais il s’est avéré que presque toutes les infos étaient périmées. Il est dit qu’on peut voir
les ruines de la maison d’Alexandre Dumas. On a roulé 30 minutes jusqu’au
village « Latibolière », on a marché 20 minutes pour atteindre une
morne et là… oh ! un champ de canne à sucre !!! Donc sur la prochaine
photo, vous pouvez me voir sur le sol où jadis se trouvait la maison dans
laquelle a vécu Alexandre Dumas mais où aujourd’hui il n’y a plus rien!
Bon, eh bien après ce long message, il est temps de
se quitter. Je vous dis à une prochaine fois et d’ici là portez-vous bien.
Je vous embrasse.
marlène